La plupart des nouveaux pratiquants que j’ai rencontrés, avaient fréquenté les salles de sport, ou fait des activités d’endurance, dans lesquelles l’effort se faisait en haletant et où généralement la consigne était de souffler par la bouche. Autant surprenant pour eux alors, cette proposition de respiration uniquement nasale.
Au lieu de répondre d’emblée à la question, je les invite à s’interroger sur la manière dont ils respirent en temps ordinaire. En général, la réponse permet à chacun de s’apercevoir que de façon inconsciente, tout le monde respire par le nez, sauf en cas d’obstruction mécanique des conduits du nez (comme dans le rhume), ou bien au cours d’efforts violents. Dans ces derniers cas d’urgence en quelque sorte, la bouche prend en effet le relai. Mais ses fonctions principales sont : ingestion des diverses nourritures, solides, liquides, expression verbale, sonore, outil tactile de l’affection…
Par ailleurs, il est bon de souligner aux pratiquants qu’aucun mammifère ne respire spontanément par la bouche, observons par exemple les naseaux d’un cheval.
D’autre part, il est préférable de respirer par le nez, car les narines filtrent les grosses impuretés grâce aux cils, et la muqueuse humide permet aussi de « traiter » les corps étrangers microscopiques, les bactéries…Elles réchauffent également l’air avant d’entrer dans les bronches et les poumons. De plus, les terminaisons nerveuses réflexes situées dans notre nez, commandent le diaphragme. En respirant par le nez, nous stimulons à chaque souffle notre hypophyse qui est le principal régulateur de notre système endocrinien, puisque les voies respiratoires du nez longent la base du crâne en stimulant également notre cerveau.
Le fait de respirer par le nez ralentit également les pensées et prévient efficacement les rhumes en créant un courant d’air empêchant la sécrétion (le mucus) de s’installer. Pour stimuler cette zone réflexe, nous pouvons pratiquer neti kriya, le lavage du nez, ou jala neti, le lavage du nez à l’eau à l’aide d’un lota.
Sur un plan énergétique, la respiration par le nez, nous permet de capter dans cet air inspiré, le prâna, c’est-à-dire l’énergie de vie dont nous avons besoin, et qu’en expirant, nous permettons au prâna de se diffuser dans tout notre corps. Aussi, en respirant plus lentement nous pouvons mieux capter et mieux diffuser ce prâna. Tout comme nous devons inspirer par le nez pour sentir une odeur, il faut également inspirer par le nez pour absorber le maximum de prâna, car c’est derrière le nez que se trouvent les organes olfactifs à travers lesquels le prâna passe pour atteindre le système nerveux central et le cerveau.